DES PLANS LOGISTIQUES CRÉATIFS POUR DES OPÉRATIONS FLUIDES À EN GARDE 90 ET GARDIEN FÉROCE 91
Lieutenant-colonel Guy Gosselin,
OSEM LOG SE(M)
ancien commandant du Fus Mont-Royal
La réalisation des concentrations d’En Garde 90 et Gardien Féroce 91 à Gagetown a nécessité une réorganisation rapide des ressources du CIM Valcartier et Farnham vers le Groupe Brigade Secteur de l’Est (GBSE), en moins de 24 heures. Près de 4 000 soldats du GBSE ont utilisé les véhicules et équipements des CIM, qui ont été acheminés à Gagetown pour permettre le début de l’entraînement dès le lendemain.
Les membres des unités qui n’étaient pas sur les CIM ainsi que leurs équipements, ont été transportés depuis diverses villes de la province vers le site de la concentration à Gagetown. Les véhicules et équipements ont été répartis dans les secteurs d’entraînement et mis à disposition des unités dès l’arrivée des troupes.
Les services logistiques, notamment l’alimentation et la maintenance des véhicules, étaient opérationnels dès le premier soir pour garantir le bon déroulement de l’entraînement dès le deuxième jour. Le transport des véhicules et containers s’est effectué par train, avec une avant-garde chargée de leur distribution sur le terrain. Une flotte de véhicules a assuré le déplacement des troupes vers leurs emplacements respectifs.
Le plan a été exécuté avec succès, incluant une pause déjeuner et une avance de solde au centre de ski Mont Fairlane. Le Bataillon des Services du SE(M) a mis en place des installations de douches et de lessive, construisant même un second système à partir de matériel civil pour répondre aux besoins des unités. Le retour des troupes à leurs unités respectives s’est effectué le jour même de la fin de l’exercice.
Régiment d’Artillerie – Secteur de l’Est (M)
R.A.S.E.
Concentrations - Artillerie
LCol (Ret.) Gilbert Guay, OSEM Artillerie.
Ont aussi apporté leur collaboration :
Bgén (Ret.) Richard Frenette, OSEM Artillerie.
LCol (Ret.) Clément Gaudreau, Commandant 6 RAC, 1977-1980.
Col Richard Garon « Les Rendre… Jamais » Histoire du 6 RAC.
Au milieu des années 1960, avec la diminution des entraînements reliés à la défense civile, les unités d’artillerie du Secteur de l’Est ont rapidement remis en priorité l’entraînement des métiers propres aux artilleurs.
Les années 1970 ont ainsi vu les trois unités d’artillerie du SE(M), soit le 2 RCA, le 6 RAC et le 62 RAC tenir des exercices de tirs réels sur la base de Gagetown, exercices de plus en plus fréquents et de plus en plus coordonnés. Ces exercices ont requis l’établissement d’objectifs communs et un accroissement de la qualité des apprentissages. Ces concentrations annuelles, tenues au mois d’août ou, parfois, durant l’automne, requérait des unités d’établir leurs priorités et leurs besoins grâce à des relations étroites avec l’unité-sœur de la Force Régulière, le 5 RALC.
À compter de 1979, les concentrations annuelles d’artillerie prennent le nom de « PETITE MERE ». Elles se déploieront, sans discontinuer, sur la BFC Gagetown, au mois d’août jusqu’en 1989 avec le dernier exercice, « PETITE MERE XI ».
Dès le début des années 1980, les commandants des unités d’artillerie du Secteur avec leur vis-à-vis du 5 RALC, ont formalisé des rencontres de coordination à être tenues sur une base annuelle.
En 1983, le général Dallaire, alors chef d’état-major au Quartier-Général du Secteur, a préconisé que soit instauré des positions d’officier-aviseur (OSEM) auprès du commandant du Secteur. Les artilleurs s’avérèrent les plus diligents à profiter de cette opportunité et s`affairèrent à améliorer la coordination des activités d’entraînement des artilleurs tels les cours nationaux, les cours à l’école régimentaire du 5 RALC.
L’aviseur-artillerie (OSEM) se préoccupa surtout de l’organisation de la concentration estivale « PETITE MERE ». L’une des premières orientations mises de l’avant par le premier officier-aviseur fit en sorte que chacun des commandants des unités d’artillerie du secteur obtint, à tour de rôle, l’opportunité de commander le Régiment d’Artillerie du Secteur (RASE) durant le déploiement de l’exercice « PETITE MERE ». Cette tâche lui a été facilitée par le fait qu’un capitaine ou un major furent affectés au QG du Secteur par l’Artillerie afin d’en supporter la planification.
De l’exercice « PETITE MERE I » à l’exercice « PETITE MERE XI », soit pour une durée de plus de dix ans, les artilleurs du SE(M) vont se rendre à la BFC de Gagetown. Ils y déploieront trois Batteries d’Artillerie dotées de 4 à 6 obusiers. Ils participeront ainsi à un éventail d’activités propres à l’artillerie avec surtout, des Missions de Tir de batterie et souvent, à des Missions de Tir régimentaires. Ils ont aussi pu participer, à quelques reprises, alors que le 5 RALC était aussi déployé à Gagetown, à un tir régimentaire réalisé par le RASE avec le renfort d’obusiers automoteurs M 109.
L’exercice « Petite Mère V », en 1983, a permis aux artilleurs du SE(M) de se familiariser avec des déplacements héliportés d’obusiers, de leur allocation de munitions et de leur équipage pour aller occuper une position de tir et y engager leur cible. Cet exercice « Petite Mère V » a aussi vu le 6 RAC déployer 118 de ses membres ce qui en fit, non seulement l’unité du Secteur ayant l’effectif le plus nombreux mais aussi de surpasser les effectifs des unités du Secteur Atlantique aussi présentes au même moment à Gagetown.
L’exercice « Petite Mère XI », en août 1989, voit la fin de cette série de concentrations estivales. À l’été 1990, toutes les unités du Secteur de l’Est mobilisèrent une entité pour prendre part, à la BFC Gagetown, à l’exercice « En Garde 90 ». Cette concentration majeure voit la mobilisation de près de 4 000 miliciens du Secteur de L’Est. Près de 400 artilleurs s’y retrouvent également au sein du RASE et ils sont commandés par le commandant du 2 RCA.
Le RASE ainsi déployé était constitué de deux Batteries de 6 obusiers et d`une autre Batterie de 5 obusiers. Ils ont réalisé plusieurs missions de tir de niveau de la batterie. Ils ont aussi démontré à leurs confrères des autres armes une mission « Plan de Feu Régiment » avec la puissance de feu qui en résulte.
Les unités du Secteur de l’Est, toutes armes confondues, ont aussi pris part à l’été 1991, à l’exercice « Gardien Féroce » et elles ont réédité le même genre d’exercice en 1992. Ces deux exercices se voulaient une réédition de l’exercice « En Garde 90 ». Les données concernant ces deux derniers exercices n’ont pu être recueillies pour le moment.
UBIQUE
Obusier en action
Exercice En Garde 1990 et Charlevoix 1991
Regroupement des unités de Génie du Secteur de l'Est (M)- RGSE
Major Gilles Gignac
commandant du 10 Escadron du Génie de Campagne de Québec
commandant RGSE - Charlevoix 91
L'exercice En Garde 1990, s'est tenu à la base des Forces canadiennes de Gagetown. Cet exercice regroupait les réservistes de la province de Québec, de tous les types d'armes, blindés, artilleries, infanteries, génie, bataillon des services et médical.
L'objectif était de partager avec les différents corps, les interactions réelles entres eux.
Pour le Génie, il était nécessaire de construire un pont qui permettait aux blindés et à l'infanterie de franchir l'obstacle (rivière) afin de progresser dans l'avance au contact. Le regroupement des trois unités de génie du SE(M), sous le commandement du LCol Jean Trépanier, a permis d'exécuter la construction du pont et permettre, en temps réel, le franchissement de la rivière.
La composition du Régiment de Génie :
· Le 3 Régiment du Génie de Montréal avec 80 participants;
· Le 9 Escadron du Génie de Rouyn-Noranda avec 50 participants;
· Le 10 Escadron du Génie de Québec avec 100 participants;
Pour un total de 230 personnes de tous grades.
Participait aussi à cet exercice le Colonel Pierre Giroux, OSEM génie militaire.
L'exercice Charlevoix 1991, s'est déroulé dans la municipalité de St-Irénée, de même que dans le Parc Des Hautes-Gorges.
Le but de l'exercice était de démontrer les capacités du génie militaire à accomplir les mêmes tâches, en temps de guerre, que les services civils en temps de paix.
La préparation à ce déploiement qui a eu lieu en août 1991, a été fait en collaboration avec les autorités civiles de la municipalité, et le commandement du SE(M).
La composition du Régiment de Génie :
· Le 3 Régiment du Génie de Montréal avec 85 participants;
· Le 9 Escadron du Génie de Rouyn-Noranda avec 50 participants;
· Le 10 Escadron du Génie de Québec avec 110 participants;
Pour un total de 245 personnes de tous grades.
Pour l'occasion, le Régiment fut commandé par le Major Gilles Gignac, commandant du 10 Escadron du Génie de Campagne de Québec.
Le support du 5 Régiment du Génie de Combat de la Base de Valcartier, fut impressionnant tant pour les réservistes que pour les résidents locaux de la municipalité.
Il y avait quatre tâches principales à réaliser :
· La réfection d'une route verbalisée au nord de la municipalité;
· La réfection du mur de soutènement du parc de la municipalité et remise en fonction du terrain pour les compétitions de baseball;
· La réfection et surtout l'élargissement d'une portion du chemin d'accès au Parc des Hautes-Gorges;
· La mise en place des bases de soutènement d'une éventuelle passerelle au niveau de la rivière.
Naturellement, les travaux de dynamitage et d'élargissement de la route d'accès au Parc des Hautes-Gorges ont été les plus impressionnants et les plus satisfaisants tant pour l'entraînement de nos miliciens que pour les gestionnaires du Parc.
La Municipalité a été aussi très fière de nous accueillir et lors de la journée portes ouvertes pour les journalistes, nous avons eu une couverture médiatique de grande qualité et de grande envergure.
Ces deux exercices ont démontré, hors de tous doutes, la capacité des réservistes du génie militaire canadien à exécuter les tâches comparables à leurs collègues de la force régulière.
Bataillon Vanier
En Garde 90 et Gardien Féroce 91
Colonel (ret) Roger Chouinard
Commandant Bataillon Vanier 1990 et 1991
Adjuc Benoit Léveillé, SMR En Garde 1990
Adjuc Bruno Côté, SMR Gardien Féroce 1991
Commandant Régiment de Maisonneuve 1988-1991
Commandant District No 2 du Québec 1996-1997
Commandant 34 GBC 1997-1999
Le bataillon Vanier a été formé lors des exercices En Garde 90 et Gardien Féroce 91 en provenance d’unités des Districts No 1, No 2 et No 3 du Québec dans un concept d’entraînement au niveau de compagnie au sein d’un bataillon d’infanterie mécanisée.
Le bataillon Vanier avait pour mission d'entraîner des troupes polyvalentes, capables d’opérer dans un grand spectre des opérations tant à pied que mécanisé. Le bataillon Vanier s’est rapidement démarqué à titre de locomotive de tête parmi les unités du Groupe-Brigade du Secteur de l’Est (M), grâce notamment par la qualité de son entraînement et à la capacité d’adaptation de ses membres.
Le bataillon Vanier s’articulait avec 4 compagnies mécanisées avec des véhicules blindés légers et des véhicules M113 provenant des unités du 5eGBMC.
Lors de l’exercice En Garde 90, le bataillon Vanier avait plus de 650 réservistes et près de 100 membres de la Force régulière. Le bataillon Vanier était composé :
· 1 compagnie du Régiment de la Chaudière
· 1 compagnie du Régiment de Maisonneuve
· 1 compagnie du 6eR22eR
· 1 compagnie du Canadian Grenadier Guards
· Renforts de 2eR22eR et du 3eR22eR
· 1 compagnie des services
· 1 quartier-général de bataillon
Lors de l’exercice Gardien Féroce 91, le bataillon Vanier avait plus de 750 réservistes et près de 100 membres de la Force régulière. Le bataillon Vanier était composé :
· 1 compagnie des Fusiliers du St-Laurent
· 1 compagnie du Régiment de Maisonneuve
· 1 compagnie du 6eR22eR
· 1 compagnie des Fusiliers de Sherbrooke et Canadian Grenadier Guards
· Renforts de 2eR22eR et du 3eR22eR
· 1 peloton de Reconnaissance du Régiment de Maisonneuve
· 1 compagnie des services
· 1 quartier-général de bataillon
À lui seul, le Régiment de Maisonneuve avait plus de 200 membres lors de l’exercice Gardien Féroce 91. Par ailleurs, plus de 30 membres du Régiment de Maisonneuve étaient simultanément affectés au cours de la même période sur des cours et autres tâches, dont notamment la Compétition interallié des officiers de Réserve (CIOR) à Paris dont la majorité de la composition de l’équipe canadienne provenait du Régiment de Maisonneuve. Lors de cette compétition, le Canada a d’ailleurs remporté la médaille d’or.
Par ailleurs, le Régiment des Fusiliers du St-Laurent a pour sa part déployé deux compagnies complètes lors de Gardien Féroce 91, la première avec le bataillon Vanier et la seconde au sein du bataillon Vaudreuil.
L’entraînement préparatoire et la participation aux exercices En Garde 90 et Gardien Féroce 91 ont permis aux officiers et aux sous-officiers d’acquérir une confiance accrue dans leur capacité à diriger des opérations mécanisées au niveau de peloton et compagnie. Ces compétences ont eu des retombées extrêmement significatives lors de leur retour à leurs unités respectives, contribuant à l’amélioration générale de l’entraînement ainsi qu’à l’efficacité opérationnelle.
Soldate Hélène Lescelleur du Régiment de Maisonneuve, page couverture de la Revue Sentinelle été 1990.
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